Et oui, il a plu
toute la nuit et nous avons hâte de prendre la route ce matin, deux belles
visites nous attendent.
Nous débutons par le
village historique acadien de la Nouvelle-Écosse à Pubnico où on se retrouve au
début des années 1900. Le village fut fondé en 1653 par Sieur Philippe
Mius D'Entremont et il est encore habité par les descendants des familles
francophones fondatrices. Les acadiens de ce village furent déportés durant les
déportations de 1756 et 1758 mais ils sont revenus 11 ans plus tard ... pour y
rester.
Nous visitons en
premier lieu la maison de Charles Duon datant de 1832. Danika Surette-d’Entremont
nous accueille et nous explique que deux familles vivaient dans la maison à l’époque
et ils avaient en tout 21 enfants. Quand les enfants étaient capables de monter
les marches, ils couchaient dans le grenier (dortoir) au 2 étage.
Nous nous rendons
ensuite à la forge de Reuben Trefry datant de la fin du 19e siècle.
Le bâtiment abrita la forge du village jusqu’en 1938. Le forgeron, un autre D’Entremont, nous
fabrique un clou avec nos initiales S P. À l’époque, le forgeron fabriquait des
fers pour les bœufs car ce sont ces animaux qui étaient utilisés pour
les travaux sur la terre et pour le défrichage.
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Un fer à cheval, un fer à boeuf |
Nous arrivons ensuite à
la maison de Maximin d’Entremont datant de 1856. C’est là que nous accueille
Alexandra d’Entremont qui est en train de préparer les pièces pour faire une
courtepointe. Elle nous montre différentes courtepointes qui étaient fabriquées
à partir de sacs de coton qui avaient contenu de la farine ou autres
produits de cuisine.
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Alexandra nous explique des expressions acadiennes |
Nous voilà maintenant chez le fabriquant
de bateaux, Hubert d'Eon, qui fut longtemps
pêcheur mais qui maintenant s’adonne à sa passion pour le bois. Le doris était utilisé pour pêcher la morue au
large tandis que le punt servait à se déplacer le long du rivage. Hubert nous
fabrique des pegs en bois qui servaient à barrer les pinces du homard.
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Le doris |
Voici l’histoire que
nous a racontée Hubert d’Eon, qui démontre bien le sentiment qu’avaient les
acadiens envers la Sainte Église. "Un petit garçon brassait de la bouse de vache
avec un bâton sur le bord de la route. Le prêtre qui passait par là lui demande
"Que fais-tu mon garçon?" L'enfant lui répond "je bâtis une
église ". Le prêtre lui demande "Veux-tu faire un prêtre ?"
L'enfant lui répond "Je n'ai pas assez de marde pour ça ".
Nous arrivons à
Yarmouth sous la pluie et dans la brume.
Après un arrêt à l’épicerie, nous nous rendons au Musée des pompiers. Ah! que nous aurons des histoires à raconter et des photos à montrer à notre fils Joël,
pompier de métier. Nous sommes
accueillis par 2 jeunes garçons de 18 et 20 ans qui parlent un peu français et
qui sont étonnés de rencontrer des francophones de l’Ontario. Connor, le plus jeune, voudrait parler plus
souvent français mais, comme il dit, tout le monde ne parle qu’anglais ici. Je
l’encourage à poursuivre ses études en français et de préférence dans une ville
en majorité francophone. Il semble être
intéressé.
Le musée contient un
grand nombre de véhicules de pompiers dont le plus ancien date de 1819. Il y a eu une grande évolution sur la
fabrication de ces engins. Il y a aussi des casques de pompiers, des costumes
et plusieurs artefacts.
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Le steamer de 1863 |
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L'engin à mains de 1840 |
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L'engin à mains, le plus vieux, de 1819 |
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Chapeau de pompier de 1819 |
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Viel uniforme de pompiers |
Le chien fétiche des
pompiers est le dalmatien. Pourquoi? Parce qu’il a développé un lien très fort
avec les chevaux, qui étaient utilisés à l’époque pour tirer les engins. Le
chien leur tenait compagnie pendant les longues périodes entre les feux. Quand
il y avait un feu, le dalmatien courrait à côté du véhicule à incendie.
Ce soir, pas de feu de camp au camping de Dunromin au nord d'Annapolis, car le temps est encore à la pluie.